Plusieurs milliers de personnes ont défilé en hommage à
Sophie Gravaud, 23 ans, retrouvée étranglée dans un fossé à la
périphérie nantaise.
Plusieurs
milliers de personnes ont manifesté samedi 14 avril à Nantes leur
chagrin et leur colère après la mort de Sophie Gravaud, 23 ans,
retrouvée étranglée la veille dans un fossé à la périphérie nantaise
six jours après sa disparition.
Une autopsie samedi matin a confirmé que Sophie Gravaud était morte par
"étranglement", mais n'a pas permis de préciser immédiatement les
conditions exactes dans lesquelles la jeune femme, qui aurait subi des
violences sexuelles, a été tuée.
Mise en examen
Un homme de 46 ans, déjà poursuivi pour agression sexuelle sur mineur
mais laissé en liberté surveillée, a été mis en examen et écroué
vendredi à Nantes dans le cadre de la disparition et la mort de Sophie
Gravaud.
Quelque 4.000 personnes, selon la police, ont répondu à l'appel des
proches de la jeune femme qui souhaitaient organiser une "marche
silencieuse" à sa mémoire.
Emmenés par la mère de Sophie, Martine Breger, en larmes, et son
beau-père, les manifestants étaient nombreux à brandir des photos de la
jeune femme ou à porter des T-shirt à son portrait, avec les
inscriptions "un sourire s'éteint" ou "nous te t'oublierons pas".
"L'homme qui a tué ma fille nous a tués aussi", a déclaré Mme Breger,
qui s'est effondrée en début de manifestation en hurlant "ma fille, ma
fille".
Le beau-père de la jeune femme a estimé de son coté "inadmissible qu'un
juge d'instruction laisse en liberté quelqu'un qui a déjà violé",
allusion au profil du suspect mis en examen pour l'enlèvement de la
jeune femme. Cet homme d'origine bosniaque domicilié à Nantes, Ramiz
Isemi, nie les faits, mais a été arrêté mardi dans la région lyonnaise
après avoir utilisé notamment le téléphone portable de la victime.
"Que ça ne recommence pas"
Plusieurs amis de Sophie Gravaud ont pris la parole pour demander aux
manifestants de se "mobiliser tous pour que ça ne recommence pas",
tandis que des cris de colère s'élevaient de la foule où certaines voix
réclamaient un rétablissement de la peine de mort.
L'autopsie a confirmé samedi que la jeune femme avait été étranglée,
mais il faudra attendre le résultat d'analyses complémentaires pour
déterminer précisément les conditions dans lesquelles elle a été tuée,
a indiqué à l'AFP une source proche du dossier.
Le résultat de ces analyses, et notamment des différents prélèvements
d'ADN effectués sur le corps et les vêtements de la jeune femme, ne
devraient être connus qu'en début de semaine, selon cette source.
Le corps de Sophie Gravaud a été découvert partiellement dévêtu
vendredi au bord d'une route à la périphérie de Nantes, à quelques
kilomètres du centre commercial où travaillait la jeune femme le soir
de sa disparition le 7 avril.
Le procureur de la République de Nantes, Stéphan Autain, avait indiqué
vendredi que les premières constatations sur le corps montraient "des
compressions manuelles à hauteur des cervicales" ainsi que de
"multiples ecchymoses, notamment à l'intérieur des jambes, qui laissent
penser qu'il y a eu résistance à une agression sexuelle".
"On ignore comment la victime a été tuée et comment les choses se sont passées", avait-il souligné.
Le parquet de Nantes, interrogé par l'AFP, s'est refusé samedi à toute déclaration. (AFP)
source:nouvelobs.com