D'après une enquête publiée dans Le Monde daté de mardi, une
note de la DGSE faisait état que "des membres de l'organisation
d'Oussama Ben Laden(...)préparent depuis le début de l'année 2000 un
projet de détournement d'avion"
Les services de renseignements français ont
averti en janvier 2001, soit huit mois avant les attentats du 11
septembre, leurs homologues américains d'un projet de détournement
d'avion américain par Al-Qaïda, révèle lundi 16 avril Le Monde daté de
mardi.
Le quotidien publie le fac-similé de la première page d'une "note de
synthèse" classée "confidentiel défense" de la Direction générale de la
sécurité extérieure (DGSE, espionnage).
Les cinq pages de notes, datés du 5 janvier 2001 et titrée "Projet de
détournement d'avion par des islamistes radicaux", ont été transmis,
quelques jours plus tard au chef de poste de la CIA à Paris, Bill
Murray, affirme Le Monde.
Cette note stipule que "des membres de l'organisation d'Oussama Ben
Laden en coopération avec des représentants du mouvement taleb et de
groupes armés tchétchènes préparent depuis le début de l'année 2000 un
projet de détournement d'avion".
Cellule Al-Qaïda à Hambourg
L'hypothèse d'un projet de détournement d'un avion américain entre
l'Allemagne et les Etats-Unis au départ de Francfort où se trouverait
une cellule d'Al-Qaïda est également soulevée. L'appareil, selon ce
projet, aurait alors, selon cette note, été détourné vers Kandahar (sud
de l'Afghanistan). Le chef des pilotes des attentats suicide du 11
septembre 2001 Mohamed Atta a formé deux ans auparavant une cellule
Al-Qaïda à Hambourg, toujours en Allemagne.
Cette note cite également sept compagnies d'aviation, susceptibles
d'être victimes de ce détournement, dont les deux compagnies
américaines visées par les terroristes du 11 septembre (American
airlines et United airlines) qui ont fait près de 3.000 morts.
Interrogée par l'AFP, la DGSE n'a pas souhaité commenter ces révélations.
Cette note confirme par ailleurs qu'au mois d'octobre 2000 Ben Laden a
décidé que sa prochaine action contre les Etats-Unis suivrait la
technique du détournement d'avion mais, à cette période, des
divergences étaient nées sur les différents scénarios que pourraient
choisir les responsables d'Al Qaïda.
Le rapport de la commission d'enquête du Congrès américain sur les
attentats du 11-Septembre, publié en juillet 2004, avait mis en
évidence l'incapacité du FBI (contre-espionnage) et de la CIA à
regrouper les données reçues de différentes sources.
Al-Qaïda et le GSPC
A aucun moment, la commission d'enquête n'a précisé que la CIA aurait
répercutés au pouvoir politique des informations émanant des services
français.
L'enquête du Monde, signée de Guillaume Dasquié, auteur de deux
ouvrages sur Al Qaïda, s'appuie sur 328 pages de notes, de cartes, de
graphiques, de photos satellite "confidentiel défense" de la DGSE,
entre juillet 2000 et octobre 2001.
Ces documents dévoilent par ailleurs que la DGSE, qui avait créé dès
1995 une cellule Ben Laden, bénéficiait d'une bonne connaissance de
l'organisation terroriste et de son financement.
Ces documents prouvent que la DGSE traquait depuis août 2000 l'Egyptien
Midhat Mursi, alias Abou Khabab al-Masri, artificier en chef
d'Al-Qaïda, tué lors d'un bombardement américain au Pakistan, près de
la frontière afghane en janvier 2006.
Une des notes révèle également que, dès 2001, Al-Qaïda avait mis ses
infrastructures à la disposition du Groupe salafiste pour la
prédication et le combat (GSPC), rebaptisé en janvier 2007 branche
d'Al-Qaïda au Maghreb. (Avec AFP)
source:nouvelobs.com