Formation. Comment devient-on mrda ?
mrda ou agent des forces auxiliaires: statut unique au Maroc...
Selon la blague, la chose se passerait de la manière suivante : plusieurs candidats sont regroupés sur une grande place. L'instructeur demande aux candidats bacheliers de se mettre à droite, les autres à gauche. Ceux qui restent au milieu, et qui n'ont donc même pas compris la question, sont engagés sur le champ dans les Forces auxiliaires. “Cela renseigne sur le niveau scolaire modeste, réel ou supposé, des Forces auxiliaires”, explique un militaire. En réalité, le recrutement au sein des FA suit deux processus différents. Dans le cas du candidat sous-officier, un concours est lancé par l'Inspection générale. Le candidat doit disposer au moins du niveau bac. Il suit une formation d’un an à dix-huit mois à l'école des Forces auxiliaires de Benslimane, pour devenir “moussaïd”, quatrième rang en bas de l'échelle. Pour les deuxième classe (les mokhaznis et les brigadiers), un certificat d'études primaires et une bonne condition physique suffisent. Ceux-ci reçoivent une formation de quelques mois dans l'un des centres d'instruction des FA et héritent, dans la majorité des cas, des fonctions et des postes occupés par leur parents, partis à la retraite. “Mokhazni est souvent une fonction héréditaire. Les fils de nos hommes sont les nôtres”, explique un colonel à la retraite.
Pour les officiers, c'est une tout autre histoire. Notes à l'examen du baccalauréat, taille, aptitudes physiques… les conditions d'admission sont plus strictes. Les candidats retenus par une commission de présélection des FA participent ensuite au concours d'accès au cycle des élèves-officiers de l'Académie militaire de Meknès. “Il y suivent le même cursus que tous les autres élèves. Mais les élèves-officiers des FA restent souvent la risée de leurs camarades tout au long des quatre années d'études”, explique un gradé. L'officier FA passe ensuite par un stage d'application, avant d'être affecté à son poste. Selon certaines sources internes, “plusieurs officiers des FA ont fait l'Ecole d'état-major et certains seraient même diplômés de l'Ecole de guerre”.