La ministre de l'Intérieur souhaite qu'une réunion se tienne "dans les 48 heures", peu après la parution d'un rapport accablant sur les rapports entre la police et la population dans ce département.
Michèle Alliot-Marie, ministre de l'Intérieur, a annoncé lundi 4 juin qu'elle allait tenir "dans les 48 heures", une réunion avec les responsables de la police de Seine-Saint-Denis, département où les relations police-population ont fait l'objet d'un rapport de l'Inhes.
Ce rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (Inhes), qui dépend du ministère de l'Intérieur, finalisé en 2006, dresse un constat accablant des relations entre police et population dans le "93", évoquant un "climat d'insécurité permanent", risquant même de s'envenimer.
"J'ai demandé à ce qu'une réunion puisse être tenue dans les 48 heures avec les principaux responsables des problèmes de police dans le département", a annoncé Michèle Alliot-Marie en marge d'une visite à la Brigade de protection des mineurs de la police parisienne.
Des instructions de Sarkozy dès 2006
En outre, "dès la fin des élections législatives, je souhaite que, sur place, il puisse y avoir des réunions avec à la fois les élus, les services de police et probablement des représentants d'associations", a ajouté Michèle Alliot-Marie. D'ores et déjà, selon Michèle Alliot-Marie, ce rapport "a donné lieu dès décembre 2006 à des instructions de Nicolas Sarkozy" alors ministre de l'Intérieur, mais elle n'en a pas précisé le contenu.
Dans ce département "très difficile aussi bien sur le plan économique que social, j'ai constaté l'âge très jeune des policiers", a relevé le ministre.
Elle a jugé "nécessaire qu'il puisse y avoir davantage de policiers plus anciens (pour) avoir une certaine histoire, une certaine appréciation dans la durée de ce que sont les problématiques, les personnes".
"Pas là pour jouer au foot"
Concernant la police de proximité, le ministre a estimé que les policiers n'étaient "pas là pour jouer au foot avec un certain nombre de jeunes (mais) ils (étaient) là en priorité pour protéger les habitants des quartiers, poursuivre les délinquants".
En revanche, elle a évoqué "une proximité géographique (...) sur un terrain (avec) la connaissance de ce terrain et la connaissance des personnes" qui devait se maintenir dans la durée. "Quand vous avez une rotation trop rapide, vous n'avez pas cette culture, cette connaissance dans la durée", a conclu Michèle Alliot-Marie.
Buffet "scandalisée"
Marie-George Buffet, secrétaire nationale du PCF et députée de Seine-Saint-Denis, avait demandé dimanche 3 juin "d'urgence, dès lundi, la réunion avec le préfet de Seine-Saint-Denis de tous les élus du département", après la divulgation du rapport de l'Institut national des hautes études de sécurité (INHES) sur les relations police-population dans ce département.
"Je demande d'urgence, dès demain lundi, la réunion avec le préfet de Seine-Saint-Denis de tous les élus du département afin que nous soit donnée connaissance du rapport complet, et que soient débattues les mesures indispensables et immédiates qui s'imposent", a déclaré Marie-George Buffet à l'AFP.
"Je suis scandalisée d'apprendre qu'un rapport officiel établi dans le cadre des services du ministère de l'Intérieur, et jusqu'à maintenant tenu secret, nous révèle qu'il y aurait en Seine-Saint-Denis un divorce complet entre la police et la population", a-t-elle affirmé.
"Il s'agit de faits d'une extrême gravité. Et il est scandaleux que l'ex-ministre de l'Intérieur, aujourd'hui président de la République, ait dissimulé ce fait aux Françaises et aux Français alors qu'il est naturellement lui-même premier responsable de cette situation", a-t-elle ajouté. Samedi, Ségolène Royal s'était elle insurgée contre le fait que le rapport finalisé fin 2006 ait été "caché aussi longtemps", évoquant "des vérités qui dérangent".
(Avec AFP)
source:nouvelobs.com