L'avion de la TAM a raté son atterrissage sur l'aéroport de Congonhas et les autorités ont évoqué un bilan possible de 200 morts. Des travaux auraient dû être effectués sur la piste, rendue glissante par la pluie.
Un avion de ligne brésilien s'est écrasé mardi 17 juillet dans une station service et un bâtiment puis a pris feu après avoir raté son atterrissage à l'aéroport Congonhas de Sao Paulo et les autorités ont évoqué un bilan possible de 200 morts. La piste principale pourrait être en cause dans l'accident.
Les équipes de secours ont jugé peu probable de retrouver des survivants parmi les personnes à bord de cet Airbus A320 en provenance de Porto Alegre, a déclaré le gouverneur de l'Etat de Sao Paulo, José Serra.
L'appareil avait 186 personnes à bord et non 176 comme annoncé initialement, selon la compagnie aérienne brésilienne mercredi.
Six des victimes étaient des membres d'équipage, a précisé le service de presse de la TAM.
Le chef d'une équipe de secours, cité par l'agence de presse Folha, a déclaré qu'il pourrait y avoir 200 morts, y compris des victimes au sol.
L'appareil a glissé sur la piste détrempée par la pluie, il est passé au-dessus d'une avenue fréquentée située en contrebas et a terminé sa course dans une station service et un hangar dans lequel des personnes étaient en train de travailler.
Des travaux devaient être effectués
"L'avion est arrivé en tournoyant et il est passé au-dessus de nos têtes au niveau des feux tricolores. On entendait le bruit des moteurs de plus en plus fort et on voyait l'avion grossir devant nous. Quand il a touché le sol, il a explosé et projeté des pièces partout", a déclaré Luis Santos, qui se trouvait dans sa voiture à la station service au moment de la catastrophe.
La piste principale de l'aéroport Congonhas de Sao Paulo devait faire l'objet de travaux pour assurer une meilleure évacuation des eaux de pluie, a indiqué l'administration des aéroports Brésilien Infraero.
Lundi, un autre avion, un turbohélice de la compagnie Pantanal avec 21 passagers à bord, avait dérapé sur la même piste avant de s'arrêter sur le gazon, avec deux pneus éclatés.
Quatre dérapages
Entre le 14 mai et le 29 juin, la piste principale de Congonhas avait été fermée pour des travaux destinés à corriger des inégalités de niveau et renouveler les couches usées d'asphalte.
Mais la seconde phase des travaux, consistant à tracer des rainures sur toute la piste pour permettre une meilleure évacuation des eaux de pluie devaient commencer en septembre.
Des enregistrements diffusés mardi par TV Globo font entendre un contrôleur aérien avertissant un pilote que la piste était "glissante". Un autre contrôleur avertit plus tard que la piste "continue à être très glissante".
Depuis le mois d'octobre on a compté quatre dérapages sur cette piste. Avant les travaux, la piste était fermée pratiquement tous les jours de pluie. En février, après cette série d'incidents, la Justice avait interdit la piste de Congonhas pour les gros porteurs. Mais cette décision avait été levée en appel.
Congonhas est le principal aéroport domestique de Sao Paulo.
Cinq experts d'Airbus sur place
Par ailleurs, l'avionneur européen Airbus a envoyé cinq experts à Sao Paulo en vue de participer à l'enquête sur les causes de l'accident de l'Airbus A320 de la compagnie brésilienne, a-t-il annoncé mercredi dans un communiqué. "Une équipe de cinq spécialistes d'Airbus a été dépêchée sur le site", indique-t-il. "Conformément à la convention internationale, Airbus fournira toute l'assistance technique requise au Bureau Enquêtes et Analyses (BEA) français et aux autorités brésiliennes, qui seront responsables de l'enquête sur l'accident", ajoute Airbus. Le constructeur aéronautique rappelle toutefois que "l'enquête demeure sous l'entière responsabilité des autorités compétentes" et qu'"il serait inapproprié de la part d'Airbus de spéculer sur les causes de l'accident".
L'accident de mardi survient dix mois après la collision en septembre dernier de deux avions au-dessus de l'Amazonie qui avait fait 154 morts. Si le bilan était confirmé, il s'agirait de la plus grave catastrophe aérienne de l'histoire du Brésil. (Avec AP)
source:nouvelobs.com