Chers amazighs de la diaspora
Tamurte a tant souffert pour vous donner naissance
Elle vous a nourris, bercés, élevés, embrassés
Préparée, vous l’avez quittée, abandonnée, oubliée…..
La ville vous a ensorcelés, absorbés, dénaturés, déculturés, exploités, asservis…….
Vous faites construire des villes en villes,
Vous ingurgitez bifteck et méchoui,
Alors que vos parents et frères
Continuent à respirer de la poussière,
A traîner dans la boue et faire bouillir des cailloux.
Les jeunes ne font votre connaissance qu’à l’occasion de votre enterrement.
Alors ils n’y participent pas.
Seuls y participent les gens de la diaspora,
Ainsi vous assistez à votre enterrement.
Alors chers amazighs de la diaspora,
Tamurte vous dit :
Mes très chers fils, ayez pitié de moi !
Ne faites pas de moi un simple cimetière.
Vous donnez aux autres mes fruits,
Et ils m’envoient vos débris.
J’ai besoin de vous, de votre odeur,
De vos enfants, de votre argent, de votre sang,
De vos efforts et de votre sueur ;
J’ai besoin d’hommes vivants et forts et non pas des morts
Mes chers fils, ne m’en veuillez pas
Si un jour je refuse de recevoir vos corps :
Je ne peux souffrir être mère de tombes et de cercueils.