L'équipe du président sortant affirme que celui-ci a remporté l'élection présidentielle dès le premier tour.
Alors que les premiers résultats officiels de l'élection présidentielle de dimanche 25 février au Sénégal sont encore attendus des proches du président sortant Abdoulaye Wade ont revendiqué sa victoire dès le premier tour.
Un responsable des relations publiques d'Abdoulaye Wade a en effet affirmé qu'une victoire au premier tour du candidat était maintenant irréversible. Mais les résultats officiels ne sont attendus que lundi et il n'est pas possible, en se fondant sur des résultats partiels provenant de bureaux de vote de Dakar et de plusieurs autres villes - Thies, Matam, Fatick et Podor - de prédire si Wade a des chances d'être élu dès le premier tour en obtenant plus de 50% des suffrages.
Dans le cas contraire, un second tour opposera à la mi-mars les deux candidats les mieux placés.
Selon APS, le président octogénaire devance dans les premiers résultats le candidat socialiste Ousmane Tanor Dieng et Idrissa Seck, un ancien protégé de Wade, rapporte APS.
Cinq millions d'électeurs
Les cinq millions d'électeurs sénégalais se sont déplacés en masse dimanche pour désigner leur nouveau président.
De longues files d'attente se sont formées devant les bureaux de vote à travers le pays. Certains bureaux sont restés ouverts tard et le ministre de l'Intérieur, Ousmane Ngom, a autorisé, dans les cas où les files d'attente étaient trop longues, la prolongation des opérations de vote jusqu'à 22H00 GMT pour permettre à tous les électeurs de voter.
A 80 ans révolus, Wade, comparé par ses rivaux à un "njomboor" (lièvre, en wolof) pour son habileté politique, espère se faire réélire dès le premier tour face à 14 rivaux.
Mais ces derniers ont d'ores et déjà fait savoir qu'ils résisteraient à toute tentative qui viserait à atteindre cet objectif par la fraude.
"Je suis très optimiste et je pense que je vais gagner au premier tour", a confié le chef de l'Etat en votant, devant une foule enthousiaste de ses partisans, dans un quartier de Dakar avec sa famille.
Dans un communiqué, le staff de campagne d'Ousmane Tanor Dieng, a affirmé disposer d'"informations crédibles (...) d'une stratégie planifiée de fraude".
Forte participation
Des observateurs indépendants ont fait part d'une forte participation dans une atmosphère enthousiaste.
Jusqu'ici, le Sénégal, qui compte 94% de musulmans, apparaissait comme une démocratie relativement calme dans une Afrique de l'Ouest exposée aux turbulences politiques.
Il demeure le seul pays de la région à ne pas avoir connu de coup d'Etat militaire et Wade, un avocat formé en France, a été l'artisan en 2000 d'une alternance politique en douceur exemplaire en mettant fin par les urnes à près de 40 ans de monopole du pouvoir du PS.
Les opposants de Wade estiment que la vague de soutien dont il a bénéficié en 2000 s'est évaporée sous l'effet du mécontentement suscité par un chômage élevé, l'inflation et le rapatriement de nombreux migrants en vertu d'accords conclus entre l'Espagne et le gouvernement sénégalais.
Pour eux, l'arrivée sur les plages des Canaries de Sénégalais épuisés par leur dangereux périple prouve que Wade n'a pas su créer des emplois et faire baisser la pauvreté tant dans les villes qu'en brousse.
"Il est totalement impossible qu'Abdoulaye Wade puisse passer au premier tour", a déclaré à Reuters Ousmane Tanor Dieng.
source:nouvelobs.com