Les trois kamikazes auteurs des attentats de mercredi étaient Algériens
L’inexplicable suicide de trois jeunes Algérois
Les
trois terroristes derrière le double attentat de mercredi dernier ont
préféré se faire exploser plutôt que d’être arrêtés. Ils ont pris pour
cibles des édifices étatiques, symboles du pouvoir exécutif.
Qui sont ces trois kamikazes qui ont pu synchroniser leur action
barbare ? D’où viennent-ils ? Sont-ils fichés au niveau des
commissariats ? Sont-ils des repentis ou bien sont-ils de nouvelles
recrues ? Sont-ils affiliés à Al Qaïda et ont-ils donné leur vie pour
une véritable cause ou pour uniquement de l’argent, parce qu’ils vivent
dans la misère ? Ce sont entre autres les interrogations que se pose la
population au lendemain des attentats qui ont ébranlé le cœur de la
capitale. Les trois kamikazes, d’après les services de sécurité, ne
sont ni des Afghans, ni de tendance chiite. Ce sont des individus de
nationalité algérienne et résidant en Algérie. Selon notre source,
c’est pratiquement la première fois que des individus natifs d’Alger,
la capitale, commettent des attentats dans le centre-ville, non loin de
leur demeure.
« Durant la décennie noire, les attentats perpétrés à
Alger sont à 90% commis par des terroristes résidant à l’extérieur,
soit Boumerdès, Bouira ou autres... Cette fois-ci, les terroristes sont
des Algérois et ils sont tous les trois très jeunes. Leur âge ne
dépasse pas la trentaine », a expliqué une source qui a requis
l’anonymat. Parmi les trois kamikazes, deux ne sont pas connus des
services de sécurité, ce sont de nouvelles recrues. Selon certaines
indiscrétions, l’un habiterait Baraki et l’autre résiderait à Larbâa.
Par contre, le troisième terroriste est fiché au niveau de la police.
Celui-ci aurait des antécédents avec la justice, il habite le
Lotissement Michel à El Harrach. Il s’agit de Mouadh Bin Djabal, de son
vrai nom Boudina Merouane, âgé de 28 ans, et dont la photo a été
diffusée par l’organisation Al Qaïda au Maghreb islamique. Celle-ci a,
pour rappel, revendiqué mercredi l’attentat sanglant. Boudina Merouane
avait pour « mission » d’attaquer le siège du Palais du gouvernement.
Selon notre source, il était bourré d’explosifs et a pris d’abord la
peine de sortir de son véhicule piégé non pas pour fuir, mais pour se
faire exploser en même temps que la voiture. « Ce jeune habitant dans
un bidonville a accepté probablement d’être pris en photo à visage
découvert parce qu’il est recherché par les services de sécurité. En
somme, il est connu et il n’a donc rien à perdre ni à craindre. Tandis
que les deux autres, ils ne sont pas connus. Ce sont de nouvelles têtes
qui ont préféré envelopper leur visage dans un turban vert kaki pour
qu’ils ne soient pas reconnus, afin de protéger leurs proches », a
précisé notre source qui fera remarquer que « l’identification des
terroristes demande du temps et un travail d’investigation. Nous
tentons pour le moment de recouper les informations et de remonter la
piste des commanditaires des deux attentats sanglants ».
Depuis mercredi, les services de sécurité sont à pied d’œuvre, à la recherche
du moindre indice pouvant les renseigner sur l’identité des kamikazes,
sur la nature des explosifs utilisés... « Les auteurs des attentats ont
été pulvérisés dans les voitures suicide qu’ils ont lancées contre
leurs cibles et les indices qu’ils ont laissés, essentiellement de la
ferraille calcinée et des lambeaux de vêtements, semblent ténus », ont
affirmé les experts.
Notons que dans un communiqué publié sur un site
internet islamiste, utilisé souvent par le réseau d’Oussama Ben Laden,
la branche locale d’Al Qaïda a confirmé que trois de ses combattants
ont perpétré les attentats à la voiture piégée. L’attentat contre le
siège d’Interpol à Bab Ezzouar a été commis par le kamikaze Zoubeir
Abou Sajida et le troisième attentat qui a visé le siège des forces
spéciales de la police dans la même localité a été mené par Abou
Dujana.
Nabila Amir source:elWatan.com