"Une élection a eu lieu, une autre vient et la seule façon d'agir dans
une démocratie, c'est de venir voter", a déclaré le dirigeant PS au
lendemain de nouvelles manifestations à Paris, Nantes, Lyon ou Caen,
marquées par des incidents avec les forces de l'ordre et de nombreuses
arrestations.
Au lendemain de nouveaux incidents place de la
Bastille à Paris, François Hollande a demandé mardi 8 mai
"immédiatement" aux personnes impliquées depuis dimanche soir dans les
violences consécutives à l'élection de Nicolas Sarkozy "de cesser tous
ces comportements".
"Je demande immédiatement à tous ceux qui pourraient éventuellement
m'entendre de cesser tous ces comportements", a déclaré le premier
secrétaire du PS sur RTL.
"J'avais lancé dès dimanche soir un appel à la responsabilité et au
calme. Nous sommes dans une République, le suffrage universel est la
seule loi que nous connaissons", a-t-il expliqué. "Il peut y avoir de
la déception, il peut y avoir de la colère, il peut y avoir de la
frustration. Mais le seul moyen de réagir c'est de prendre des
bulletins de vote, pas d'autres instruments".
"Une élection a eu lieu, une autre vient et la seule façon d'agir dans
une démocratie, c'est de venir voter", a-t-il dit, en saluant la forte
mobilisation des électeurs à la présidentielle dans "certains quartiers
qui avaient été montrés du doigt, stigmatisés", a-t-il ajouté.
"Paris debout"
Cet appel du premier secrétaire du PS intervient alors qu'entre 300 et
400 personnes, pour la plupart des jeunes, ont, à nouveau manifesté,
lundi soir à Paris contre l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence
de la République, rapportent des témoins.
Les manifestants, qui s'étaient rassemblés place de la Bastille, se
sont dirigés peu après 21h00 (19h00 GMT) vers la place Voltaire, dans
le XIe arrondissement, aux cris de "Sarko facho, le peuple aura ta
peau" ou "Paris debout, réveille-toi !"
Sur leur passage, certains ont incendié un scooter, brisé une dizaine
de vitrines, trois cabines téléphoniques et endommagé quelques
voitures. Des CRS ont tenté d'empêcher leur progression qui s'est
transformée en course-poursuite entre Bastille et République, à travers
des ruelles menant vers Belleville.
Vers 22h00 (20h00 GMT), les manifestants se sont apparemment dispersés
par petits groupes afin d'échapper aux forces de l'ordre, qui ont
procédé à 35 interpellations, a dit un policier sur place.
Mais vers 23h00, 200 à 300 jeunes se sont à nouveau rassemblés place de
la Bastille et ont tenté de bloquer la circulation. Certains se sont
installés au pied de la colonne de la Bastille, où un important
dispositif de police a été déployé.
Manifestations à Nantes, Lyon, Caen
A Nantes, environ 400 manifestants d'extrême gauche, selon la police,
se sont rassemblés dans la soirée dans le centre-ville. Ils s'en sont
pris à des véhicules et ont brisé des vitres du tribunal administratif
de la ville.
Les forces de l'ordre, qui ont fait usage de gaz lacrymogène pour tenter de les disperser, ont procédé à une interpellation.
A Lyon, quelque 500 militants ont manifesté lundi soir dans le
centre-ville à l'appel de mouvements libertaires. La manifestation a
démarré place des Terreaux avant de gagner la place Bellecour, encadrée
par un important dispositif de CRS.
A Caen, environ 800 personnes ont également manifesté dans la soirée dans les rues de la ville avant de se disperser.
Dans l'après-midi, environ 300 lycéens avaient déjà manifesté à Paris
place de la Bastille contre l'élection du candidat de l'UMP. La
préfecture de police a fait état pour sa part d'une centaine de
manifestants.
Venus de Paris et d'Ile-de-France, ils avaient interrompu un moment la circulation, sans cependant provoquer d'incidents.
"Résistance"
Plusieurs mouvements d'extrême gauche, dont la Ligue communiste
révolutionnaire (LCR), ont appelé à la "résistance" après l'élection de
Nicolas Sarkozy, sans toutefois donner de consignes spécifiques pour
les jours à venir.
"Certains militants au niveau local participent à un 'troisième tour
social' dans la rue, mais il n'y a pas de consignes au niveau
national", a souligné un porte-parole de la Confédération nationale du
travail (CNT).
Des incidents avaient éclaté un peu partout en France dans la nuit de
dimanche à lundi après l'annonce de la victoire du candidat UMP à
l'élection présidentielle.
Ils se sont soldés par 730 voitures incendiées, 78 policiers et
gendarmes blessés et 592 arrestations, selon un bilan de la Direction
générale de la police nationale (DGPN). (AP et Reuters)
source:nouvelobs.com